Risque cardio-vasculaire chez la femme
Epidémiologie
Les Maladies cardio-cérébro-vasculaire (MCV) ont fortement progressé ces dernières années et touchent les femmes de plus en plus jeune, et ce, dès l’âge de 45 ans. Les MCV sont la première cause de mortalité chez les femmes : 76 000 décès / ans, 200 décès/jour, à titre de comparaison, 2 femmes par jour décèdent d’un accident de la route, soit 100 fois moins ; 33 décèdent par jour d’un cancer du sein, soit 6 fois moins.
Le mode de vie des femmes a fortement évolué ces 30 dernières années, leur statut évolue dans la société, ce qui les projette dans une vie complexe où elles cumulent activité professionnelle et responsabilité du foyer, parfois dans une précarité financière ou affective entrainant une progression régulière de leur exposition aux facteurs de risque cardio-vasculaire.
Les symptômes présentés sont différents de ceux des hommes, les femmes ont tendance à négliger leurs symptômes souvent atypiques, et à repousser sans cesse la consultation à plus tard. Il existe une véritable errance diagnostic. Certains facteurs de risque sont associés à un risque cardio-vasculaire plus élevé et un moins bon pronostic chez la femme que chez l’homme. A âge égal, les femmes présentent plus de facteurs de risque cardio-vasculaires que les hommes. Plus de 80 % des femmes de plus de 45 ans en ont au moins deux.
Quels sont les facteurs de risque ?
La santé de mon artère : j’identifie mes facteurs de risque cardio-vasculaire :
Source : Agir pour le coeur des femmes
Il est particulièrement toxique pour les artères féminines. 3 à 4 cigarettes par jour multiplient par 3 le risque cardio-vasculaire chez la femme. Pour une femme fumeuse, le risque de mourir d’une maladie cardio-vasculaire est équivalent à celui d’une femme non fumeuse pesant 42 kg de plus. Elle fait un premier infarctus du myocarde 13,7 ans plus tôt que la non-fumeuse, contre 6,2 ans chez l’homme.
Après la ménopause, sa prévalence est plus élevée chez la femme que chez l’homme du même âge.
Une femme sur deux se voit découvrir une hypertension artérielle après l’âge de 50 ans. Elle a davantage d’impact chez la femme que chez l’homme. Pourtant, il apparaît que la proportion de femmes traitées a nettement diminué depuis 2006, car le dépistage reste insuffisant.
Importance du dépistage avec la prise par auto mesure de la pression artérielle au domicile.
La mortalité cardio-vasculaire est plus importante chez la femme diabétique que chez l’homme diabétique, avec un risque relatif de maladie coronaire fatale nettement plus élevé.
Il est associé de manière plus importante au risque cardio-vasculaire chez la femme que chez l’homme.
Ces dernières années, le surpoids et l’obésité ont augmenté chez les femmes, surtout de 40 à 54 ans, alors qu’ils ont tendance à diminuer chez les hommes.
Les femmes ne sont que 53% à atteindre les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique, contre 70% des hommes. Les femmes actives physiquement selon les recommandations de l’OMS ont régressé de 10% en dix ans, et tout particulièrement la tranche d’âge 40-54 ans (-22%). Parallèlement, la proportion d’homme physiquement actifs a augmenté de 7%. Le manque d’activité physique est un facteur de risque plus fréquent chez la femme, à un niveau équivalent à ceux du tabac, de l’hypertension artérielle et du surpoids.
Les facteurs psychosociaux
Deux fois plus de femmes que d’hommes souffrent d’un épisode dépressif et elles sont plus fréquemment dans une situation socio-économique défavorisée. Ces facteurs de risque sont davantage liés à la maladie coronaire chez elles que chez les hommes, pour en faire un facteur de risque aussi important que l’hypertension artérielle et le diabète.
Le risque hormonal
Ce risque spécifique aux femmes s’ajoute aux autres facteurs de risque traditionnels en commun avec l’homme. Il est lié aux trois étapes clés de leur vie : contraception avec estrogène de synthèse (comprimé, anneau vaginal ou patch), grossesse et ménopause.
Contraception
Le risque d’accidents artériels de la contraception avec estrogène de synthèse dépend principalement du tabagisme associé, de l’âge (> 35 ans), de l’existence d’autres facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité sans oublier la migraine avec aura (exemple migraine ophtalmique).
La grossesse et ses complications
La pré-éclampsie, l’hypertension gravidique et le diabète gestationnel sont des facteurs de risque spécifiques d’accidents cardio-vasculaires, un peu plus tard classiquement dans la vie de la femme, et ceci surtout en l’absence de mesures de prévention adaptées.
La ménopause
Quant aux perturbations hormonales à la ménopause, elles sont responsables d’un syndrome métabolique (obésité abdominale, dyslipidémie et diabète) et d’un syndrome vasculaire (artères plus rigides, hypertension artérielle, artères athéromateuses avec plaques de cholestérol). A la ménopause, sans hygiène de vie adaptée et dépistage ciblé des facteurs de risque, le risque d’accidents cardio-vasculaire rattrape alors rapidement celui des hommes.
La ménopause est une véritable transition vasculaire et métabolique :
- Prise de poids abdominale : redistribution des graisses avec augmentation de prévalence de l’obésité.
- Profil lipidique défavorable : augmentation du mauvais cholestérol (Triglycérides et LDL cholestérol).
- Rigidité artérielle : après 5 ans de ménopause, modification de la paroi vasculaire appelé endothélium vasculaire, cette paroi n’est plus protégée par les vasodilatateurs induisant une augmentation de la rigidité artérielle et donc de la pression artérielle. Une femme sur deux après 50 ans se voit découvrir une HTA.
- Métabolisme glucidique : augmentation de l’insulinorésistance et augmentation de la prévalence du diabète.
- Syndrome vasculaire : dès l’âge de 40 ans, peuvent apparaitre des facteurs pro-coagulant et à l’origine de la formation de caillots sanguin, ainsi que des lésions artérielles calcifiées infraclinique.
Importance du dépistage : pour stratification de votre risque cardio vasculaire, parlez-en à votre médecin vasculaire.
Je suis enceinte
Tout au long de la grossesse il existe des facteurs favorisant la survenue d’une insuffisance veineuse et de varices ou d’une maladie thrombo-embolique veineuse (phlébite ou embolie pulmonaire) :
– les hormones de la grossesse diminue le tonus des veines,
l- l’augmentation du volume sanguin circulant augmente la tension sur la paroi des veines, la dilatation veineuse et les œdèmes des pieds et des chevilles,
– l’augmentation du volume de l’utérus qui au 3ème trimestre peut ralentir le débit des grosses veines pelviennes et abdominales pouvant donner des oedèmes mais aussi favoriser la formation de caillot (phlébite),
– les antécédents familiaux ou personnel de phlébite / embolie pulmonaire,
– les antécédents familiaux ou personnel de varices.
Enceinte, ce que je peux améliorer :
En cas d’antécédent personnel ou familial, en cas de risque de thrombose veineuse, un score de risque sera établi par votre médecin vasculaire, qui vous conseillera sur une éventuelle prévention par injection d’anticoagulant, à doses adaptées, pendant une partie ou pendant toute la grossesse, chaque cas est particulier.
Le port d’une compression élastique adaptées aux symptômes et à la situation clinique peut être prescrite, afin de diminuer la pression veineuse et la stase dans les veines des membres inférieurs.
Le contrôle de la prise de poids, le maintien d’une activité physique régulière sont importants.
Attendre au moins 3 mois après l’accouchement avant de consulter pour des dilatations veineuses apparues pendant la grossesse, un certain nombre régresse progressivement dans ce délai.
Cas général Grossesse et post partum (PP) : le port de bas (chaussettes , bas-cuisse, collants) de 15-20 mmHg est recommandé durant toute la période de la grossesse et jusqu’à 6 semaines après l’accouchement ( 2 à 6 mois en cas de césarienne).
En cas d’affection veineuse chronique associée à la grossesse et au PP : port recommandé de bas de 20 à 36 mmHg ou > 36 mmHg durant toute la période de la grossesse et jusqu’à 6 semaines du post partum (durée allongée en cas de césarienne).
Il n’y a pas de différence d’efficacité démontrée entre les différents types et hauteur de bas.
Les bandages ne sont pas indiqués chez la femme enceinte ou dans le post-partum sauf en cas d’affection veineuse chronique évoluée associée.