Contraintes anatomiques
Elles peuvent être la conséquence de plusieurs éléments :
- Une anomalie anatomique : côte surnuméraire, anomalies musculo-tendineuses, etc…
- Un traumatisme : fracture mal consolidée de la clavicule (pseudarthrose), luxation, etc…
- Des troubles posturaux : attitude avec épaules tombantes (« droopy syndrom »), musculation excessive.
Les conséquences
Lorsque la compression est très évoluée et non prise en charge, les conséquences peuvent être les suivantes en fonction du type de compression :
- Compression nerveuse : douleurs chroniques de l’épaule, du membre supérieur, paralysie de la main, anesthésie de la main
- Compression artérielle : le traumatisme répété de l’artère peut provoquer une thrombose (occlusion) de celle-ci à l’origine d’un manque de sang plus ou moins sévère (ischémie). Ce manque de sang peut entrainer des nécroses sur les extrémités des doigts
- Compression veineuse : le traumatisme répété de la veine peut provoquer une thrombose (occlusion) de celle-ci à l’origine d’une insuffisance de drainage veineux entrainant une augmentation de volume du bras (oedème).
Prise en charge et traitement
Dans la majorité des cas, il faut proposer en premier lieu une rééducation par des séances de kinésithérapie. Elles ont pour objectif de diminuer les contraintes en « ré-ouvrant » les zones de pincements. Cette rééducation doit durer au minimum 6 mois, et doit être réalisée à l’aide d’une prescription précise, par un kinésithérapeute expérimenté à la technique.
Le protocole de rééducation doit respecter:
- la règle de la non douleur : elle ne doit jamais être douloureuse.
- la règle de la non fatigabilité : ne pas déclencher des signes sensitifs (dysesthésies) dans le membre supérieur et la main, éviter les postures irritant le plexus brachial avec des manœuvres de trop grande amplitude, lors de l’élévation du bras, écartement du bras, épaule en arrière.
Une bonne motivation et observance est essentielle pour la réussite de la prise en charge. Le plus souvent des auto-exercices seront proposés au patient.
Principes de la kinésithérapie
Massages et relâchement musculaire au niveau cervical et sur l’épaule, abaissement de l’épaule, étirement des muscles au niveau cervical et dans la région de l’épaule (scalènes, trapèzes, pectoraux…) Des techniques neurodynamiques passives et actives en évitant les amplitudes pouvant déclencher une douleur.
D’autres techniques rééducatives peuvent être envisagées en complément : étirement global de type Mézières, rééducation temporo-mandibulaire, application de ventouses sur les muscles douloureux, thérapies manuelles comme l’ostéopathie et toutes les techniques de relaxation : sophrologie, yoga …
Les indications chirurgicales
Une chirurgie dite de décompression peut être proposée quand il existe une complication en rapport avec une compression vasculo-nerveuse, afin de lever les obstacles comprimant les nerfs, l’artère et la veine : résection d’une côté surnuméraire, résection de la première côte, résection des muscles scalènes. La chirurgie de décompression peut être associée à un geste de réparation sur le vaisseau lésé.
Les complications pouvant faire proposer une chirurgie de décompression
- Complication artérielle : thrombose, embolie en périphérie.
- Complication veineuse : thrombose, embolie pulmonaire.
- Complication neurologique : atteinte motrice.
On peut aussi être amené à discuter d’une intervention lorsque la rééducation bien conduite s’avère inefficace au terme des 6 mois. La richesse des éléments anatomiques dans cette zone, expose le patient lors de la chirurgie à des complications nombreuses : neurologiques, pulmonaires,….