Accueil » Pathologies » Syndrome du défilé

Quelle est cette maladie ?

On regroupe sous la terminologie de piège vasculaire, les manifestations cliniques consécutives à la compression intermittente d’un vaisseau (artère et/ou veine) par des structures anatomiques, lors de leurs déplacements au cours d’un mouvement.

La compression d’une artère est susceptible de diminuer le flux sanguin dans un territoire musculaire en aval de l’obstacle, le privant ainsi de l’oxygène qu’il transporte et qui lui est nécessaire pour se contracter. Cela se traduit par une diminution de la force musculaire, l’apparition de douleurs à l’effort voire d’une décoloration de la peau dans le territoire concerné.

La compression des veines provoque une distension veineuse en amont (comme celle que l’on réalise en mettant un garrot pour une prise de sang), l’apparition d’une coloration « cyanique » et d’une circulation veineuse superficielle inhabituelle au voisinage de l’obstacle et enfin parfois d’un œdème localisé.

L’élévation d’un bras modifie les rapports anatomiques au sein d’un défilé constitué d’éléments rigides (bord supérieur de la première côte, bord inférieur de la clavicule et les tendons du muscle sterno-cléido-mastoïdien). Parfois les vaisseaux qui traversent ce triangle peuvent se trouver comprimés lors de la déformation. Avec les artère et veine, le plexus nerveux brachial chemine dans ce défilé, et c’est sa compression qui entraine les manifestations cliniques les plus fréquentes à type de fourmillements ou de douleurs des membres supérieurs. Beaucoup d’entre nous peuvent avoir un piège anatomique sans jamais avoir de manifestation clinique. L’arrêt ou la modification des sollicitations musculaires déclenchant la douleur est une possibilité thérapeutique. Le piège peut aussi se révéler par des complications vasculaires, thromboses artérielle ou veineuse, qui nécessitent des prises en charge spécifiques.

Quels sont les examens ?

Le médecin réalisera des manœuvres cliniques, dynamiques, cherchant à reproduire la compression.

La manœuvre dite du chandelier est la manœuvre la plus discriminante.

L’exploration en écho-doppler cherchera à vérifier l’intégrité des vaisseaux et à mettre en évidence la compression des vaisseaux au niveau du défilé et son intensité en fonction de l’amplitude du mouvement et d’apprécier le retentissement au niveau du bras et de l’avant-bras.

Une radiographie du rachis cervical doit être effectuée pour vérifier l’absence d’anomalie congénitale osseuse : côte surnuméraire, apophysomégalie de la 7ème vertèbre cervicale.

Un électromyogramme peut être nécessaire quand on suspecte une compression nerveuse à un autre niveau (comme une compression d’une racine nerveuse cervicale, ou au canal carpien)

Pour préciser la cause exacte du rétrécissement au niveau du défilé, un examen scanner dynamique peut parfois être réalisé.

Quels sont les traitements ?

Une kinésithérapie posturale est le plus souvent proposée en première intention, car les déformations du défilé sont souvent induites par des mauvaises postures acquises du tronc, de la tête et des membres.

Lorsqu’il existe des raisons anatomiques curables (côte surnuméraire,…) et en fonction de l’intensité de la gêne dans la vie courante, un geste chirurgical de résection de côte ou d’élargissement du défilé peut être envisagé.

En cas de thrombose veineuse induite par la compression, un traitement anticoagulant est nécessaire.

Evolution

Même en cas de compressions répétées susceptibles à long terme de générer des traumatismes sur les parois des artères et des veines comprimées, les complications aiguës sont rares mais peuvent se traduire par l’apparition de dilatation de l’artère sous-clavière, de thrombus artériel, ou de thrombose veineuse.

Dans la grande majorité des cas, la rééducation posturale permet de soulager les symptômes.

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