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Comment arrêter de fumer ?

Arrêter de fumer réduit la mortalité, surtout celle liée aux maladies cardiovasculaires et au cancer broncho-pulmonaire. Le bénéfice existe quel que soit l’âge du patient au moment de l’arrêt. Ainsi, un patient qui cesse de fumer à 40 ans augmente son espérance de vie de 7 ans, à 50 ans, il l’améliore de 4 ans…

 

Comment évaluer la dépendance d’un fumeur ?

L’addiction se définit comme la perte de la liberté de s’abstenir. Un patient est considéré dépendant s’il présente un des trois critères suivants :

  1. rechute après une tentative d’arrêt
  2. continuer à fumer malgré les conséquences tangibles sur sa santé (infarctus, BPCO, cancer…) ou les risques encourus dans certaines situations spécifiques (intervention chirurgicale, grossesse…)
  3. craindre sans cesse d’être à court de tabac

Des tests permettent d’évaluer le niveau de dépendance : exemple d’auto test

 

Les traitements substitutifs nicotiniques

Leur principe est d’apporter de la nicotine, pour que le fumeur ne ressente pas les signes de manque physique. Petit à petit, le besoin diminue jusqu’à ne plus se manifester (en moyenne, le traitement peut durer de 3 à 6 mois et peut être prolongé si nécessaire). Il existe deux grandes catégories qui peuvent s’utiliser seules ou se combiner entre elles :

  • Les substituts qui apportent une dose continue de nicotine. Il s’agit des patchs ou timbres qui s’appliquent sur la peau. La nicotine passe alors à travers la peau pour gagner la circulation veineuse.
  • Les substituts à action rapide. Il s’agit des formes orales – gommes à mâcher, comprimés, inhaleur, ou nasales – spray. La nicotine passe par la muqueuse buccale (bouche) ou nasale pour atteindre la circulation veineuse.

Quelle que soit leur forme, les substituts nicotiniques ont des dosages en nicotine différents. Les professionnels de santé sont les plus à même de conseiller sur le dosage à choisir en fonction du degré de dépendance. Les substituts nicotiniques sont remboursés par l’Assurance Maladie. La prescription peut être établie par un médecin, un chirurgien-dentiste, une sage-femme, un masseur kinésithérapeute, un infirmier.

 

La cigarette électronique

L’usage de la cigarette électronique s’est diffusé de façon importante depuis le début des années 2010. Malgré des remontées du terrain plutôt encourageantes de la part des professionnels de l’arrêt du tabac, on manque encore de recul et de données scientifiques robustes sur ses effets en termes d’aide à l’arrêt du tabac, son innocuité et son éventuel effet « porte d’entrée » vers le tabagisme, notamment parmi les jeunes. À l’heure actuelle, il n’est pas possible de recommander les cigarettes électroniques dans le sevrage tabagique en raison de l’insuffisance de données sur leur efficacité et leur innocuité à long terme. Si un fumeur refuse les moyens de substitution nicotinique recommandés et choisit d’utiliser la cigarette électronique, il sera informé qu’elle n’est pas un traitement actuellement validé, mais que les substances qu’elle contient sont supposées moins dangereuses que celles contenues dans le tabac. Son utilisation ne sera pas déconseillée mais le patient sera accompagné dans sa démarche d’arrêt ou de réduction du tabagisme.

Le Haut conseil de la santé publique a actualisé en 2016 son avis sur le sujet, dont il ressort que la cigarette électronique :

  • peut être considérée comme une aide au sevrage tabagique pour les fumeurs désireux d’arrêter leur consommation de tabac
  • constitue, en usage exclusif, un outil de réduction des risques du tabagisme (pour les usagers concomitants de tabac et de cigarette électronique, le débat reste ouvert)
  • pourrait constituer une porte d’entrée dans le tabagisme (risque qui serait contrebalancé par le fait que la cigarette électronique pourrait retarder l’entrée dans le tabagisme)
  • induit un risque de renormalisation de la consommation de tabac compte tenu de l’image positive véhiculée par son marketing et sa visibilité dans les espaces publics.

 

Les traitements qui agissent sur le système nerveux central

Le bupropion LP et la varénicline permettent d’aider le fumeur dans son arrêt en lui évitant de ressentir le manque lié au tabac. Ils ne peuvent être délivrés que sur ordonnance médicale et ne sont pas recommandés ni chez la femme enceinte ou qui allaite, ni chez le fumeur de moins de 18 ans. Il s’agit de traitements conseillés lorsque les autres méthodes n’ont pas permis l’arrêt du tabac. Seule la varénicline est remboursée par l’Assurance Maladie.

D’autres méthodes comme l’hypnose ou encore l’acupuncture peuvent être utilisées par certains. Cependant, l’efficacité de ces méthodes n’est pas reconnue.

 

Comment éviter les rechutes ?

Une fois l’arrêt instauré, la prise en charge vise à prévenir les rechutes qui sont fréquentes car la dépendance persiste après l’arrêt. Elles peuvent être dues à une dose insuffisante de substituts nicotiniques, des troubles anxio-dépressifs, une prise de poids, etc. Des stratégies doivent élaborées pour prévenir les risques. Chaque situation incitant à re-fumer est analysée, le « faux pas » doit être dédramatisé et le patient déculpabilisé et averti que les rechutes font partie du processus d’arrêt.

L’aide à distance : Tabac info service

Le 39 89 (service gratuit + coût d’un appel), accessible du lundi au samedi du 8h à 20h, propose un accompagnement par le même tabacologue tout au long de l’arrêt du tabac, via des rendez-vous téléphoniques.

  • Un programme d’e-coaching personnalisé permet de bénéficier de conseils de tabacologues via l’envoi de notifications et la réalisation d’activités. L’e-coaching est disponible dans les stores d’applications et en version ordinateur
  • Le site internet www.tabac-info-service.fr propose de l’information sur le tabagisme, ses conséquences, ses traitements, la possibilité de poser une question à tabacologue, un annuaire des tabacologues.

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Aide : tabac-info-service.fr
Source : has-sante.fr
Source : santepubliquefrance.fr