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Qu’est ce qu’un trouble de l’érection ?

Un trouble de l’érection ou trouble érectile ou dysfonction érectile est appelé communément « impuissance sexuelle » : il est défini comme une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour avoir une relation sexuelle satisfaisante. Toutefois, même en cas de problèmes d’érection, il reste possible de ressentir du désir, d’avoir un orgasme et d’éjaculer.

Quand s’inquiéter ?

Lorsque les troubles durent plus de trois mois, et lorsqu’ils se répètent à chaque relation sexuelle. Ces troubles se différencient d’une éventuelle panne d’érection temporaire. Ce dernier phénomène, tout à fait banal, ne doit pas être considéré comme un problème.

Les troubles de l’érection peuvent survenir à tout âge, mais sont beaucoup plus fréquents à partir de 50 ans, et touchent un peu plus d’un homme sur dix au cours de sa vie. Les problèmes d’érection ont différentes causes : une affection physique, des problèmes psychologiques, la prise de certains médicaments. Souvent, ces facteurs s’associent entre eux et les troubles ont une origine multiple. Les troubles de l’érection d’origine physique concernent surtout les hommes de plus de 50 ans. Ces dysfonctionnements apparaissent progressivement, sur plusieurs années. Chez les hommes de moins de 40 ans, les problèmes d’érection sont plus souvent dus à des facteurs psychologiques.

Les principaux facteurs physiques favorisant la survenue de troubles de l’érection

  • les anomalies des vaisseaux sanguins : diabète, HTA, cholestérol, tabac
  • surpoids et obésité
  • lésions des nerfs : alcool, maladie de Parkinson, sclérose en plaques
  • problèmes hormonaux
  • maladies chroniques : insuffisance cardiaque, insuffisance rénale chronique
  • effets secondaires liés à une irradiation du petit bassin, ou une opération chirurgicale, notamment de la prostate, si des nerfs du pénis ont été endommagés ou de la vessie

Ainsi, l’âge est un facteur de risque majeur du fait de la baisse progressive du taux de testostérone et la survenue de problèmes de santé ayant un retentissement sur la fonction d’érection. Une maladie ou un traumatisme crânien ou de la moelle épinière (paraplégie par exemple) peuvent être en cause. De plus, les facteurs psychologiques sont souvent présents et ils peuvent majorer des troubles de l’érection d’origine physique.

Il s’agit principalement du stress, ou anxiété « de performance » = première cause psychologique des problèmes d’érection : l’homme craint de ne pas pouvoir avoir d’érection et de ne pas arriver à satisfaire sa partenaire. La peur par anticipation empêche l’apparition d’une érection normale. Mais on retient également la dépression, les problèmes relationnels, les difficultés rencontrées dans les relations antérieures.

À tout âge, certains médicaments et la prise de produits toxiques peuvent entraîner des troubles de l’érection. Il peut s’agir de traitements prescrits pour :

  • HTA : bêtabloquants, diurétiques…
  • excès de cholestérol dans le sang : fibrates
  • les troubles psychologiques : anxiété, dépression…
  • des troubles hormonaux
  • la consommation de drogues (cocaïne, héroïne), le tabagisme, l’alcool en excès

Que faire en cas de troubles de l’érection ?

Les problèmes d’érection sont tout à fait banals et trouvent une solution dans la majorité des cas. Il faut éviter de se focaliser sur la situation, et ne pas s’ inquiéter. L’anxiété peut aggraver la dysfonction érectile. En cas de facteurs de stress, il faut en parler à ses proches.

Lutter contre l’impuissance en améliorant son hygiène de vie : privilégier une alimentation équilibrée en limitant la consommation de produits gras, sucrés et salés, pratiquer une activité physique régulière, éviter l’excès d’alcool : il perturbe parfois l’érection pendant plusieurs heures. A terme, l’alcoolisme chronique peut aussi endommager les nerfs, et favoriser ainsi les problèmes d’érection. Arrêter de fumer: le tabagisme peut obstruer les artères du pénis, et altérer ainsi la qualité des érections. Perdre du poids en cas de surpoids/obésité.

Consulter un médecin si les troubles de l’érection durent depuis plus de trois mois : les problèmes rencontrés et l’ impuissance sexuelle engendrent une souffrance, qu’elle soit physique ou psychologique. Il peut être intimidant d’aborder cette question pendant la consultation ; les médecins ont l’habitude d’aborder ce sujet, car les troubles de l’érection sont des motifs fréquents de consultation

Selon les cas, après la consultation, plusieurs types de prise en charge peuvent être envisagés et une proposition thérapeutique adaptée à chaque cas :

  • Bilan sanguin à la recherche d’anomalies biologiques : diabète, cholestérol, fonction rénale, dosages hormonaux…
  • Examen cardio-vasculaire.
  • Proposition de psychothérapie si les causes psychiques semblent au premier plan.
  • Une consultation auprès d’un médecin spécialisé va permettre une évaluation des troubles sexuels, souvent à l’aide d’un auto-questionnaire, une évaluation de la fonction vasculaire, artérielle et veineuse.
  • Un examen vasculaire echodoppler, pour analyser l’arrivée de sang par les artères et l’absence de fuite veineuse.

Les traitements

Les comprimés : Les traitements par voie orale contre les troubles de l’érection agissent en favorisant le remplissage du pénis par le sang. Il s’agit de l’avanafil (SPREDA°), du sildénafil (VIAGRA° et ses génériques), du tadalafil (CIALIS° et ses génériques) et du vardénafil (LEVITRA° et ses génériques). Ils agissent rapidement, mais uniquement en présence d’excitation sexuelle. Leur durée d’action est variable selon le médicament (de 12 à 36 heures). Ces médicaments doivent être utilisés avec beaucoup de précautions chez les personnes présentant des troubles cardiaques. Un examen clinique de l’état du cœur et des vaisseaux sanguins est indispensable avant leur prescription. Seul votre médecin est à même de savoir si vous pouvez bénéficier de ce type de traitement. Il peut être dangereux de partager son médicament avec une autre personne.

Effets indésirables les plus fréquents : maux de tête, vertiges, rougeurs du visage, des troubles de la digestion et de la vue (vision trouble ou modification de la perception des couleurs). Attention, ces médicaments sont incompatibles avec les traitements de l’angine de poitrine de la famille des vasodilatateurs (angor) et avec la prise de nitrite d’amyle (un stimulant sexuel également appelé «poppers», «boosters» ou «snappers»). Leur usage simultané peut provoquer une chute brutale de la pression sanguine (hypotension) pouvant entraîner la mort.

Informations sur ces traitements :

  • La prise d’un comprimé doit avoir lieu au moins trente minutes avant le rapport sexuel. Le médicament reste ensuite efficace de 8 heures (sidenafil et vardenafil) à 36 heures (tadalafil).
  • La prise d’un repas riche en graisses en même temps que le comprimé, ou peu de temps avant ou après, peut retarder l’action du médicament.
  • Le traitement est limité à une prise par jour, et n’est pas recommandé pour une utilisation quotidienne prolongée.
  • Le traitement peut occasionner provoquer des effets secondaires : maux de tête, nausées, digestion difficile, rougeurs du visage, douleurs musculaires.
  • Le traitement est déconseillé dans certains cas (problèmes cardiaques, risque d’interaction avec les médicaments dérivés nitrés). Pour plus d’informations, demandez conseil à votre médecin.
  • Les traitements facilitateurs de l’érection par voie orale ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie.

Les médicaments en injection pénienne

Ils contiennent une substance (alprostadil) qui agit localement en provoquant une dilatation des vaisseaux sanguins de la verge, permettant ainsi une érection. Ils ne sont pas douloureux, mais il est important de respecter la posologie prescrite par le médecin. L’utilisation d’une trop forte dose peut provoquer une érection trop intense et trop longue (priapisme) qui est douloureuse et peut parfois endommager durablement le pénis.

Ces médicaments sont habituellement prescrits chez des personnes pour qui les traitements par voie orale sont contre-indiqués ou se sont révélés inefficaces. Ils sont pris en charge par l’Assurance maladie (à 15 % pour la crème et à 30 % pour les injections intracaverneuses) dans certains cas (sclérose en plaques, paraplégie, atteinte des nerfs liée au diabète, etc.) dans le cadre de la procédure des médicaments d’exception.

Ces médicaments ne sont délivrés que sur ordonnance médicale et sont remboursés par l’Assurance Maladie lorsque les troubles de l’érection sont liés à une atteinte organique définie et grave :

  • Paraplégie et tétraplégie quelle qu’en soit l’origine.
  • Traumatisme du bassin compliqué de troubles urinaires.
  • Séquelles de la chirurgie (anévrisme de l’aorte, prostatectomie, chirurgie vessie colon rectum).
  • Séquelles de radiothérapie abdominopelvienne.
  • Séquelles de priapisme.
  • Maladies neurologiques : neuropathie diabétique avérée, sclérose en plaques.

Le traitement médicamenteux local transurétral

Cette méthode consiste à introduire une petite quantité de crème ou une petit bâtonnet contenant de l’alprostadil dans l’urètre grâce à un dispositif à usage unique fourni avec le médicament. Le médicament fond dans le pénis en diffusant l’alprostadil qui favorise l’érection. La substance agit en 5 à 30 minutes et permet une érection pendant 1 à 2 heures, de manière variable selon les patients.

Des effets indésirables sont possibles : sensation de chaleur ou de brûlure dans le pénis, douleur du pénis, sensation de brûlure vaginale chez la partenaire. L’utilisation de préservatifs est recommandée. Ce médicament n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie.

Les traitements non médicamenteux

Des solutions non médicamenteuses peuvent être proposées lorsque l’homme ne souhaite pas prendre de médicament ou lorsque celui-ci lui est contre-indiqué.

La pompe à vide (Vacuum) : Il s’agit d’un dispositif comprenant un cylindre placé sur la verge et dans lequel le patient fait le vide à l’aide d’une pompe manuelle ou électrique. L’aspiration de l’air dans le dispositif permet un afflux de sang provoquant l’érection qui est maintenue, après avoir ôté le cylindre, grâce à un anneau élastique placé à la base de la verge. L’anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes. Les effets indésirables sont minimes, comprenant des douleurs, une sensation de pénis froid et des difficultés à l’éjaculation.

Les prothèses péniennes : Il s’agit d’une solution définitive nécessitant une intervention chirurgicale sous anesthésie générale ou locorégionale. Elle est habituellement réservée à des hommes qui ont des troubles sévères et irréversibles pour lesquels les autres traitements ont échoué ou ne peuvent être utilisés. Les prothèses péniennes sont des dispositifs médicaux placés dans les corps caverneux de la verge. Elles sont de différents types : rigides, semi-rigides ou malléables et gonflables. Leur utilisation peut nécessiter un apprentissage. Les risques liés à la pose de ces prothèses péniennes sont principalement des défaillances mécaniques et des risques d’infection du matériel (1 à 5 % des cas) qui nécessitent souvent le retrait de la prothèse.

La chirurgie de revascularisation : En cas d’anomalie vasculaire avérée, défaut d’apport artériel ou fuite veineuse, un geste chirurgical peut être envisagé après une analyse précise de la situation vasculaire (échodoppler +/- scanner)

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Source : erectionvascular.com
Source : vidal.fr
Source : ameli.fr