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Traitements des pathologies vasculaires inflammatoires :
Corticoïdes

La cortisone naturelle est une hormone fabriquée par notre corps et qui joue différents rôles : elle régule la façon dont le corps stocke et utilise les sucres, protéines et graisses issues de l’alimentation, elle joue un rôle anti-inflammatoire et immunosuppresseur en diminuant certaines réponses du système immunitaire. Les corticoïdes, sont des dérivés de la cortisone naturelle. Ils s’administrent par voie générale (orale, intraveineuse) ou locale (transcutanée, voie nasale ou inhalée).

Médicaments fréquemment utilisés : prednisolone, prednisone, hydrocortisone,…

Effets indésirables : Ils sont liés à la dose de corticoïdes journalière et cumulée. Certains peuvent être immédiats (prise de poids, hypertension artérielle, ostéoporose…) ou s’installer à bas bruit sur plusieurs années (fragilisation de la peau, diabète, cataracte, fractures osseuses, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral)

Mesures associées à la prise de corticoïdes : en cas de doses élevées, afin de réduire les effets indésirables des corticoïdes, votre médecin peut vous prescrire certains médicaments comme du calcium, de la vitamine D, du potassium … Il vous recommandera également d’adopter un régime alimentaire avec de faibles apports en sel et en sucres mais riche en calcium.

Il est important de :

  • Ne jamais arrêter brutalement votre traitement par corticoïde
  • Ne pas augmenter ou diminuer votre dose de médicament par vous-même.
  • Lorsque les corticoïdes sont insuffisants, d’autres immunosuppresseur peuvent être utilisés tel que :
Méthotrexate

Le méthotrexate a plusieurs actions, variables selon la dose utilisée. Son effet anti-inflammatoire et modulateur de la réponse immunitaire est utilisé contre l’inflammation chronique. Il s’administre par voie générale (orale, sous cutanée).

Avant de débuter le traitement, le médecin vérifie l’absence de contre-indication. Une prise de sang générale est réalisée, ainsi que des tests pour dépister des infections comme les hépatites virales B et C, le VIH et un test de grossesse pour une femme en âge d’avoir des enfants. Une radiographie thoracique est aussi réalisée. Si ce bilan est normal, le traitement vous est prescrit soit en comprimés, soit en injection sous-cutanée.

Le méthotrexate est prescrit en association avec une vitamine, l’acide folique, qui n’est pas prise le même jour, mais soit le lendemain soit le surlendemain et un seul jour de la semaine. Un contraception efficace chez la femme en âge de procréer est indispensable.

Médicaments fréquemment utilisés: Imeth, Métoject, Nordimet

Colchicine

La colchicine exerce notamment son activité anti-inflammatoire en limitant l’afflux des globules blancs. Elle est parfois co-administré avec un traitement anti-diarrhéique, la diarrhée étant un effet secondaire fréquent de la colchicine. La colchicine est administrée par voie orale.

Médicaments fréquemment utilisés: colchimax, colchicine

Azathioprine

L’azathioprine exerce son activité anti-inflammatoire en réduisant la prolifération voire la mort de certaines cellules impliquée dans les mécanismes inflammatoires. L’azathioprine est administré par voie générale (orale ou intraveineuse). L’administration de ce traitement nécessite une surveillance clinique (signes d’infection) et biologique (hémogramme) régulière. Il s’agit parfois d’un traitement immunosupresseur utilisé en relai d’un autre durant la grossesse car il n’y a pas de toxicité décrite pour le foetus.

Médicaments fréquemment utilisés: Imurel

Anti-TNF (tumor necrosis factor)

Le TNF est une molécule sécrétée par les globules blancs impliquée dans la genèse d’états inflammatoires ou de réactions auto-immunes. Les traitements anti-TNF sont des biothérapies impliquant soit des anticorps dirigés contre le TNF soit des récepteurs solubles du TNF. En fonction de la molécule, les anti-TNF s’administrent par voie sous-cutanée ou intraveineuse. La prescription initiale de ces molécules sera réalisée à l’hôpital après vérification de l’absence de tuberculose ou de cancer (notamment cutané) qui sont des contre-indications au traitement. Une surveillance médicale régulière est obligatoire, notamment toute suspicion d’état infectieux doit faire l’objet d’une visite médicale.

Médicaments fréquemment utilisés : Humira, Remicade

Anti-interleukine-6 (tocilizumab)

L’interleukine-6 (IL-6) est une molécule impliquée dans l’immunité (activation des globules blancs, production d’anticorps). Lors de certains états inflammatoires, elle est produite en trop grand quantité. Les traitements anti-IL-6 agissent en se liant aux récepteurs solubles et membranaires de l’IL-6, empêchant ainsi la fixation de l’IL-6. Les traitementanti-IL-6 s’administrent par voie intra-veineuse ou sous cutanée. Ce traitement doit-être introduit à l’hôpital après avoir vérifié l’absence de tuberculose et avoir évalué le risque de cancer (notamment cutané). Après son introduction en milieu hospitalier, il sera poursuivi soit n intra-veineux à l’hospital soit en sous-cutanée à domicile. Une surveillance médicale régulière est obligatoire, notamment toute suspicion d’état infectieux doit faire l’objet d’une visite médicale.

Médicaments fréquemment utilisés: Roactemra

Traitement symptomatique du phénomène de Raynaud :

La prise en charge médicamenteuse ne s’adresse qu’aux patients dont la gêne fonctionnelle est invalidante. Il convient dans un premier temps de mettre en place des mesures générales, telles que se protéger du froid : gants, chaussettes, chaussures à semelles épaisses, chaufferettes, garder les mains et pieds bien secs, éviter les médicaments favorisant le phénomène de Raynaud et arrêter définitivement le tabac et le cannabis. Il est souhaitable également de limiter la consommation de boissons excitantes (café, thé, coca, Redbull…). En cas de symptômes invalidants, des traitements pourront être prescrits

Inhibiteur calcique

Ces médicaments sont des vasodilatateurs, ce qui signifie qu’ils dilatent les vaisseaux sanguins en favorisant leur relâchement. On utilise essentiellement la nifédipine, l’amlodipine. Les formes à libération prolongée sont souvent mieux supportées. L’introduction doit être prudente et progressive pour éviter les effets secondaires à type d’hypotension artérielle, de flush du visage avec maux de têtes, et de gonflement des membres inférieurs.

Médicaments fréquemment utilisés: Chronadalate, Loxen, Amlor…

Les analogues de prostacyclines (ilomédine) :

Ils peuvent être utilisés dans les formes sévères, notamment avec ulcérations cutanées digitales persistantes. Ils sont administrés par voie intraveineuse, débutés en milieu hospitalier, sur des durées de 6 heures pendant 5 jours. Leur tolérance peut être variable d’un patient à l’autre. Les principaux effets indésirables sont des bouffées de chaleur/flush, des céphalées, ou encore une hypotension. Le principal avantage est un effet prolongé entre 6 semaines et 6 mois.

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