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Quelle est cette maladie ?

L’embolie pulmonaire est l’obstruction plus ou moins complète d’une artère pulmonaire, ou d’une branche de cette artère, le plus souvent par un caillot sanguin. C’est une urgence médicale qui peut parfois être mortelle. Généralement, le caillot s’est formé dans une veine profonde de la jambe ou du bassin (thrombose veineuse profonde) et a migré dans la circulation sanguine pour atteindre d’abord le cœur, puis l’artère pulmonaire. Dans la vaste majorité des cas, une embolie pulmonaire diagnostiquée et traitée à temps ne met pas en danger la vie du patient.

La gravité d’une embolie pulmonaire est fonction du degré d’obstruction de l’artère pulmonaire, de l’état de santé du patient (état cardiaque et respiratoire), et du délai avec lequel le diagnostic est posé. Lorsque plus de la moitié du diamètre de l’artère pulmonaire est bouchée, on parle d’embolie pulmonaire « massive » qui peut entraîner une insuffisance cardiaque, voire un arrêt cardiaque.

Au stade initial de la phlébite, le thrombus adhère peu à la paroi veineuse et les risques de migration (donc d’embolie pulmonaire) sont élevés. Elle représente le versant pulmonaire de la maladie thromboembolique veineuse. Elle complique environ une phlébite sur deux.

Les symptomes sont variés, parfois discrets, peu évocateurs ou trompeurs , et peuvent faire evoquer d’autres pathologies : douleur thoracique, sensation de gêne respiratoire, parfois toux ou crachats teintés de sang. Dans les formes plus graves on peut assister à une perte de connaissance, un malaise, un état de choc.

L’embolie pulmonaire est, en terme de fréquence, la troisième maladie cardiovasculaire (après l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral) avec environ 35 000 hospitalisations chaque année. L’embolie pulmonaire serait à l’origine d’environ 15 000 décès par an en France, essentiellement dans les cas sévères d’apparition brutale, ceux où le diagnostic n’a pas été posé, ou chez des patients âgés fragiles ou souffrant d’autres maladies graves.

Quels sont les examens ?

La confirmation du diagnostic d’embolie pulmonaire fait appel à différents examens. Certains d’entre eux comme la radiographie du thorax, l’électrocardiogramme, la gazométrie sanguine, le dosage sanguin des D-dimères, sont des examens de débrouillage. Le diagnostic de certitude repose sur la réalisation d’un angio-scanner thoracique, d’une scintigraphie pulmonaire, ou beaucoup plus rarement d’une angiographie pulmonaire. Ces examens permettent en effet de visualiser la présence du thrombus à l’intérieur de l’arbre pulmonaire artériel, et/ou de quantifier ses conséquences sur la vascularisation des poumons.

En complément du bilan, la réalisation d’une échographie cardiaque est importante car cet examen permet dans le même temps d’évaluer la sévérité de l’embolie pulmonaire, en appréciant les conséquences sur les cavités cardiaques droites. Enfin, un écho-Doppler veineux des membres inférieurs est systématiquement réalisé, à la recherche d’une thrombose veineuse profonde, qui peut être à l’origine de cette embolie.

Selon l’âge, les facteurs favorisants et les circonstances de survenue, un bilan complémentaire sera réalisé à la recherche de causes potentielles de cette embolie.

Quels sont les traitements ?

Le traitement de l’embolie pulmonaire est le traitement anticoagulant. Il permet de prévenir l’extension de la thrombose mais également la récidive. Il existe plusieurs molécules disponibles qui seront décidées avec votre médecin selon votre âge, vos antécédents. La durée du traitement anticoagulant est variable selon la cause de l’embolie pulmonaire.

Dans certains cas, dans les formes graves d’embolie pulmonaire on pourra également réaliser une thrombolyse qui consiste en une injection d’un médicament permettant de détruire le caillot situé dans l’artère pulmonaire. En cas d’échec de la fibrinolyse on pourra envisager au patient une embolectomie afin d’enlever le caillot de l’artère pulmonaire par voie chirurgicale.

Quelle est son évolution ?

Dans la majorité des cas l’embolie pulmonaire ne laisse aucune séquelle, et se reperméabilise spontanément après plusieurs mois. Dans 10% des cas, une hypertension artérielle pulmonaire peut apparaitre au décours, ainsi que des séquelles pulmonaires.

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